oct
21
Jami Raphaël
Interactions hôtes-pathogènes lors de l’infection par un alphavirus de la truite arc-en-ciel
-
14:30
-
AgroParistTech 16 rue claude bernard PARIS 5éme Amphithéâtre Tisserand
France
Résumé de la thèse
L’alphavirus de salmonidés (SAV) a un impact considérable sur les élevages de saumons et de truites. Les épidémies récurrentes de SAV entraînent des pertes économiques importantes avec de sérieuses conséquences environnementales sur les stocks sauvages. Si les signes cliniques et pathologiques de l’infection sont assez bien connus, les mécanismes moléculaires impliqués sont quant à eux peu décrits. Au cours de ces travaux de thèse, nous avons démontré que la protéine non-structurale 2 (nsP2) bloque très efficacement l’induction d’interféron de type I, première ligne de défense du système immunitaire lors d’une infection. Cette inhibition dépend de la localisation de nsP2 dans le noyau de la cellule hôte grâce aux deux séquences d’adressage nucléaire (NLS) situées dans sa partie C-terminale. Ces résultats démontrent donc un rôle majeur de nsP2 pour le contrôle par le SAV de la réponse l’immunitaire innée de la cellule hôte. Nous avons également étudié l’effet de mutations portées par la protéine d’enveloppe virale E2 sur sa pathogénicité, grâce à un virus recombinant disponible au laboratoire. Ce virus est atténué et n’induit pas de mortalité lors de l’infection chez la truite arc-en-ciel mais est retrouvé à haut titre dans le sang des poissons lors du pic virémique. Nous avons montré qu’il entraine comme le virus sauvage un retard de croissance chez les poissons infectés. Bien que le tropisme soit identique pour les deux virus, l’absence de mortalité induite par le virus atténué est liée à une réponse immunitaire plus précoce consécutive à une réplication massive de ce virus dès 12 jours post-infection. L’ensemble des résultats obtenus soulignent l’importance des mécanismes d’échappement à la réponse interféron pour le SAV et de la nécessité d’une réponse antivirale précoce pour l’hôte afin d’éliminer l’infection.